
Porthos a écrit:“ LES QUALITES DU MAÎTRE
Tout dresseur doit être un homme parfaitement équilibré, physiquement et moralement. Il doit être fort, en bonne santé, avec des nerfs solides. Même si l’effort demandé au corps humain par ce sport n'est pas au-dessus des forces de presque tout le monde, une harmonieuse collaboration des facultés intellectuelles, morales et corporelles est absolument nécessaire.
Le maître d'un chien doit être sociable, puisque c'est à la constitution d'une société à deux qu'il s'est décidé, en s'arrogeant d'avance le titre de chef — ce qui lui donnera le droit de commander et de punir. Or, la place même que vous convoitez, la fonction que vous briguez vous obligent impérieusement à posséder certaines qualités de chef. Votre chien ne saurait, pas plus que n'importe quel subalterne humain, supporter votre tyrannie, votre mépris, votre colère ou votre injustice.
Il ne saurait être longtemps la victime d'un propriétaire au mauvais caractère, têtu, égoïste, mal élevé, sans se détacher de lui pour ne devenir qu'un esclave ou une machine.
Des maîtres vaniteux, colériques, incapables de reconnaître leurs fautes et qui brusquent leur chien à la moindre saute de leur propre humeur, feront mieux de pratiquer un autre sport et de ne pas s'entêter à rendre des animaux malheureux et inaptes au travail.
On voit encore bien trop souvent, hélas ! des propriétaires de chiens indignes de leur fonction. Le vrai dresseur est toujours un éducateur. Il sait qu'une vie étrangère à la sienne est mise à sa disposition. Il sait que pour que cette vie s'épanouisse harmonieusement, les règles morales les plus strictes doivent être appliquées. Ce qui ne veut évidemment pas dire qu'un dresseur ne doive avoir de la fermeté, de l'énergie. Au contraire, il lui faudra une volonté de fer, un ensemble de qualités viriles faisant de lui le chef apte au commandement.
Pas de mièvrerie, d'afféterie dans le travail de dressage. Pas de sensiblerie, mais beaucoup de sensibilité. De la clairvoyance aussi et, surtout, de l'intelligence.
Le bon dresseur connaît assez la psychologie animale, ainsi que ses propres défauts, pour faire la part exacte des responsabilités dans une faute commise. Ici, nous éprouvons le besoin d'insister sur l'importance capitale de ce discernement particulier. Votre chien ne sait pas parler ; il ne pourra donc jamais vous dire qu'il a mal compris, que vous avez mal parlé, c'est-à-dire que vous n'avez pas su parler « chien », mais que vous vous êtes exprimé dans le langage abstrait de l'homme. C'est à vous de vous faire comprendre. Et s'il y a désobéissance, n'est-ce pas d'abord par votre faute ? C'est ce qu'il faudra toujours vous demander avant de punir. Sinon, vous engendrez dans le coeur de votre bête des sentiments impropres à faire de lui « votre » chien.
Voilà pourquoi on ne saurait trop conseiller à toute personne qui désire éduquer ou dresser un chien de faire partie d'un club de dressage. Encadrée, elle apprendra à « parler chien » d'abord, puis à imposer sa volonté à celle de l'animal. Il va sans dire que les clubs ne reçoivent pas seulement comme membres des conducteurs ayant la ferme intention de concourir. N'importe quelle personne y trouvera de bons conseillers. .../...
.../... Dans ces clubs de dressage, il vous faudra entrer avec beaucoup d'humilité, en partant du principe que c'est vous qui avez tout à apprendre et non l'animal. Vous y entendrez, probablement au cours de la troisième ou quatrième séance, cette remarque classique : « Vous avez un excellent chien, mais vous avez besoin d'être dressé plus encore que votre bête ». Rassurez-vous, cela vous sera dit très gentiment et bientôt vous comprendrez que vous avez rencontré au sein du club de vrais camarades qui vous ont accueilli comme tel. Mais il va bien sans dire que certaines personnes trop susceptibles, ainsi que certains caractères faibles, sans volonté, ni courage, ni persévérance, ne pourront résister à la discipline nécessaire. Évidemment, ceux qui préfèrent la tiédeur du lit aux exercices matinaux sur le terrain feront bien de ne pas faire de dressage.
A ceux qui veulent faire du dressage un vrai sport, disons en toute franchise qu'ils doivent posséder de solides qualités physiques et surtout morales. .../...
.../... Il faut aussi dire que ce sport se pratique dans l'ombre, qu'il n'a pas l’éclat
que tant recherchent sur les terrains de football ou dans les stades. Il est tellement dépouillé d'apparat, il implique tant de patience secrète et de qualités cachées, que le public lui-même apprécie mal, souvent, le travail qui lui est présenté. Maintes fois nous avons vu des spectateurs applaudir à tout rompre lorsque les chiens sautaient ou escaladaient, mais rester absolument indifférents au travail sur piste.
Nous pensons que le dressage est un art, qu'il implique une certaine initiation pour être apprécié comme il le mérite et plus encore, pour être exercé. Mais soyez tranquille, si vous avez de l'affection pour votre chien, si vous tenez vraiment à faire de lui un compagnon utile et heureux de vivre, si vous recevez et mettez en pratique les conseils que vous donneront les vrais dresseurs, vous deviendrez vous-même un bon
dresseur.
Plus que dans n'importe quel autre sport, il faut aimer le travail pour en connaître toute la beauté. Or, en l'occurrence, aimer le travail, c'est aimer la vie commune avec une bête.”
Extasy a écrit:Euh..... c'est quoi, un chef????
Évidemment, ceux qui préfèrent la tiédeur du lit aux exercices matinaux sur le terrain feront bien de ne pas faire de dressage.
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